dimanche 14 mai 2017

Du Président René Coty au Président François Mitterrand, de la cohabitation à Emmanuel Macron...


Histoire IV ème et V ème République :

Le 29 mai, le président, René Coty adresse un message au Parlement dans lequel il annonce qu’il démissionnera si l’Assemblée refuse d’investir le général de Gaulle à la tête d’un gouvernement ayant pour mission d’assurer le « salut de la Patrie et de la République »

« Dans le péril de la Patrie et de la République, je me suis tourné vers le plus illustre des Français, vers celui qui, aux années les plus sombres de notre histoire, fût notre Chef pour la reconquête de la liberté et qui, ayant ainsi réalisé autour de lui l’unanimité nationale, refusa la dictature pour rétablir la République »

C’est la menace d’un coup d’état militaire qui a créé la situation de son retour au pouvoir. Comme en 1940, il se présente comme le défenseur des libertés : « La République, il fut un temps où elle était reniée, trahie, par les partis eux-mêmes ! Et moi j’ai redressé ses armes, ses lois, son nom ! » Il affirme dans sa conférence de presse du 19 mai son souci du respect de la légalité : » croit-on qu’à 67 ans je vais commencer une carrière de dictateur ? ». Il apparaît donc comme le seul homme pouvant éviter à la France un coup d’état militaire et la guerre civile.
    Une politique d'indépendance nationale

    De Gaulle fait de la politique extérieure et de la politique de défense son « domaine réservé ».
    Il rejette la double hégémonie exercée par les États-Unis et l'URSS, dote la France d'une force de dissuasion nucléaire, retire la France du commandement militaire intégré de l'OTAN.
    Il applique loyalement le traité de Rome et privilégie le rapprochement franco-allemand, dont il veut faire la clé de voûte de la construction européenne, mais combat toute idée de supranationalité et s'oppose à l'adhésion du Royaume-Uni à la CEE.

    La montée des oppositions

    Sur le plan social, le mécontentement des oubliés de la croissance culmine avec la grève des mineurs de 1963.
    Sur le plan politique, l'opposition au gaullisme s'amplifie.
    En 1965, de Gaulle est mis en ballottage au 1er tour des élections présidentielles par François Mitterrand qui rassemble la gauche non communiste dans la Fédération de la gauche démocrate et socialiste ( FGDS ).
    À l'issue des élections législatives de 1967, la majorité gaulliste ne détient plus qu'un seul siège de majorité.
    La crise de mai 1968

    À l'origine de cette crise, il y a la révolte étudiante, relayée par une grève générale de solidarité déclenchée par les syndicats.
    Celle-ci débouche sur les accords de Grenelle qui sont rejetés par la base.
    François Mitterrand, soutenu par la gauche non communiste qui croit que le pouvoir est vaquant, se déclare candidat à la présidence de la République.
    De Gaulle disparaît puis réapparaît, s'adresse au pays à la radio, dissout l'assemblée, provoque des élections législatives gagnées par les gaullistes rassemblés dans l'Union pour la défense de la République ( UDR ).
    Il remplace Georges Pompidou par Maurice Couve de Murville et relance le thème de la participation.
    Mais en 1969, au lendemain de l'échec du référendum sur la réforme régionale, il démissionne et se retire à Colombey où il meurt l'année suivante.

    Un président qui entend maintenir l'héritage de la République gaullienne

    Ancien directeur de cabinet, puis Premier ministre du général de Gaulle, Georges Pompidou entend préserver les acquis de la République gaullienne dans le domaine des institutions, de la croissance économique et de l'indépendance nationale.
    Il choisit comme Premier ministre un gaulliste historique, Jacques Chaban-Delmas, mais en même temps, soucieux de tirer la leçon de l'échec de De Gaulle en 1969, il propose une ouverture politique vers le centre.

    La « nouvelle société »

    Les rapports entre le président et son Premier ministre s'avèrent toutefois difficiles dans la mesure où ce dernier, en lançant le thème de la « nouvelle société » définissait les grandes orientations de la politique française, prérogative depuis 1958 du président de la République.
    Le président recherche une ouverture politique pour élargir sa majorité en direction du centre, tandis que son Premier ministre envisage une ouverture sociale pour essayer de retrouver le soutien populaire dont avait bénéficié de Gaulle.
    En 1972, Pompidou renvoie Jacques Chaban-Delmas et le remplace par Pierre Messmer.

    Le programme commun de la gauche

    François Mitterrand, secrétaire général du Pari socialiste ( PS ) qu'il a refondé en 1971 au Congrès d'Épinay, signe en 1972 avec le Parti communiste et le Mouvement des radicaux de gauche ( MRG ) un programme commun de gouvernement qui prévoit la nationalisation des grandes entreprises, le rétablissement du scrutin proportionnel et la réduction des pouvoirs du président de la République.

    Un septennat inachevé

    Aux élections de 1973, la majorité présidentielle l'emporte grâce au ralliement du centre droit, qui contribue à renforcer la bipolarisation de la vie politique mais aussi à affaiblir la composante gaulliste.
    La crise économique brise la croissance, et relancent les tensions sociales.
    Le septennat est brutalement interrompu par la mort de Pompidou en avril 1974.

    Le « changement » avec Valéry Giscard d'Estaing ( 1974-1981 )

    Un président qui ne sort pas des rangs gaullistes
    Au 1er tour des élections présidentielles de 1974, le candidat gaulliste Jacques Chaban-Delmas est devancé par Valéry Giscard d'Estaing, le chef des Républicains indépendants ( RI ), qui est élu au 2ème tour face à François Mitterrand candidat commun de la gauche unie.
    Le nouveau président représente une droite qui s'est ralliée à de Gaulle sans adhérer au gaullisme.
    L'affaiblissement du gaullisme qui était parvenu jusqu'alors à transcender les partis politiques, ramène au clivage traditionnel opposant la droite et la gauche, et amorce un rééquilibrage de la majorité présidentielle au profit des Républicains indépendants et des centristes.

    La confrontation RPR – UDF

    Giscard d'Estaing annonce une « ère nouvelle », nomme Premier ministre Jacques Chirac, qui avait contribué à lui rallier l'électorat gaulliste, et se fixe pour objectif de créer la « société libérale avancée ».Il engage une série de réformes : vote à 18 ans ; lois Veil sur la libéralisation de la contraception et de l'interruption volontaire de grossesse ( IVG ) ; loi Haby sur le collège unique. Mais Jacques Chirac, au lieu de « giscardiser » le parti gaulliste ( UDR ) dont il est devenu le secrétaire général, et de le mettre au service de la politique présidentielle, affirme la différence du gaullisme et démissionne en 1976 de sa propre initiative, alors que, depuis de Gaulle, les Premiers ministres de la Vème République ne se retiraient qu'à la demande du président. 

    Le nouveau Premier ministre, Raymond Barre, donne la priorité à l'économie et applique un plan d'austérité impopulaire reposant sur l'augmentation des impôts, ainsi que sur le blocage des prix et des salaires. Jacques Chirac réorganise le mouvement gaulliste au sein du Rassemblement pour la République ( RPR ) et il est élu maire de Paris en 1977, contre le candidat giscardien. Aux élections législatives de 1978, la majorité présidentielle l'emporte face à la gauche affaiblie par la rupture entre le Parti communiste et le Parti socialiste en désaccord sur l'actualisation du programme commun. Mais l'Union pour la démocratie française ( UDF ) constituée par les formations non gaullistes devance le RPR qui devient de plus en plus critique à l'égard du président.

C. Alternances et cohabitations de 1981 à 2002

Le 1er septennat de François Mitterrand ( 1981-1988 )

« Changer la vie » ( 1981-1982 )

    François Mitterrand, malgré la désunion de la gauche, est élu en 1981 face à Giscard d'Estaing qui n'a pas fait le plein des voix gaullistes.
    Premier président de gauche de la Vème République, il dissout l'Assemblée, provoquant des élections législatives qui donnent la majorité absolue aux socialistes.
    Le Premier ministre, Pierre Mauroy, dont le gouvernement comprend quatre ministres communistes, fait aboutir d'importantes réformes : nationalisations ; décentralisation et régionalisation ; abolition de la peine de mort ; lois Auroux sur le droit du travail.
    En même temps, il développe une politique de relance fondée sur le progrès social ( semaine de travail de 39 heures ; retraite à 60 ans ; 5ème semaine de congés payés ; augmentation des salaires et des prestations sociales ).

    La fin de l'état de grâce et la rigueur ( 1982-1986 )

    En 1982, les difficultés économiques et monétaires contraignent Pierre Mauroy à bloquer les prix et les salaires.
    L'opposition de droite relève la tête et mobilise un million de manifestants en juillet 1984 pour la défense de l'enseignement privé que la gauche voulait intégrer au sein d'un grand service public.
    Le ministre de l'Éducation nationale, Alain Savary, démissionne.
    Pierre Mauroy est remplacé par Laurent Fabius. Ce dernier ne parvient pas à restaurer le crédit de la gauche au pouvoir, qui est affaiblie par le départ des ministres communistes hostiles à la politique d'austérité, mais aussi par les troubles indépendantistes en Nouvelle-Calédonie.
    Le rétablissement du scrutin proportionnel aux élections de 1986 permet à l'extrême-droite de faire élire 35 députés Front national ( FN ), sans éviter la défaite de la gauche.

    La cohabitation Mitterrand-Chirac ( 1986-1988 )

    Après la victoire de la droite aux élections législatives de 1986, Jacques Chirac est appelé....
     

    Dimanche 14 mai 2017, installation du plus jeune Président de la République Française, Emmanuel Macron., 39 ans.

    Voltaire en son temps aurait pu reprendre le compliment adressé à l'épicurien Charles Jean-François Hénault. Il fut à 20 ans, conseiller au parlement de Paris et à 25 ans, président de la Chambre des requêtes.

    « Il a tout : il a l'art de plaire,
    L'art de vous donner du plaisir,
    L'art si peu connu de jouir,
    Mais il n'a rien, s'il ne digère ».
    Voltaire ( François, Marie, Arouet )

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire